Cet essai est dans le cadre du remplacement de mon SV 650 S d'année 2000.
Essai Street Triple 675 :
L'histoire commence à Access Machin... Pas de street dispo mais ils téléphone à leur mgasin de Lorient qui confirme qu'il y a bien une street en essai.
Bon, Lorient c'est pas à coté, donc je me suis dirigé vers Triumph Nantes qui avaient une Street en test, passeport international dans la poche, vaccins faits et couteau dans la poche droite pour faire face au indigènes en ces terres lointaines loin des frontières civilisées de notre bon pays Breton.
Le Vendredi 20, étant hébergé sur Nantes par une copine, je décide d'en profiter pour faire une halte à Triumph prétextant un "je vais te laisser avec tes parents, je suis pas à l'aise avec ton père"... Mouarf, ce qu'il faut pas faire pour les beaux optiques d'une street triple.
Bref, arrivé à Triumph Nantes, y'a pas grand monde. Il est 9h30 remarque, normal.
Et à peine descendu de moto, je vois la Street me passer sous le nez pour un essai.
Avec la chance que j'ai, il va se vautrer au premier virage et la moto va passer sous un bus...
D'un oeil je fais le tour de Triumph et de Ducati juste à coté. Kawa nn'est pas loin, mais à l'idée de louper le retour de ma bien aimée (la street, suivez un peu au fond), je fais le tour de Triumph en demandant un catalogue pour patienter.
J'en profite pour regarder les 4 Street qui tronent dans le magasin (alors que, je le rappelle, Access Machine Rennes n'en n'a même pas une seule de dispo ???). Une verte, une blanche, 2 noire. Je n'avais pas vu en vrai la verte, et ma fois elle est sympa.
La Street rentre enfin. Le précédent motard ne s'est pas bourré, chic chic chic.
Il veut signer la commande du Street. Et m*****, fait ça apès, je veux l'essayer la Street moi !
25 minutes après et devant mon impatience, le vendeur décide de me cèder les clefs en me laissant remplir le formulaire.
Rapidement expédier, je fonce vers la Belle.
C'est une Street noire non d'origine.
Un saut de vent, une bulle fumée, des écopes de radiateurs et une double sortie d'échappement Arrows.
On enfonce la clef, le compteur est le même que la Dayto, Donc je connais déjà un peu.
Toujours aussi lisible et brillant, le manque cruel d'une jauge à essence en fait quand même un gros point noir.
On débraie pour démarrer (je le fait tout le temps de toute façon, habitué à ma SV), start... Et déjà un bon point, le son s'échappant des doubles Arrows est envoutant (c'est le 21 Juin, fête de la musique, on va pouvoir faire dans les grâves :p).
On enfourge la belle (toujours la Street, j'en vois au fond qui avaient déjà la tête ailleurs). La position... Je n'y ai pensé que après, mais on n'y fait même pas attention tant que cette dernière est familière. C'est comme à la maison. Super.
L'embrayage est un peu long, et le point de patinage est au bout de la course. Ceux qui ont des petites mains pourront toujours le raccourcir.
On part donc, on va y aller tranquille vu que je ne connais pas le coin... Mais la street en décide autrement. Première accélération devant le concess et premier wheeling.
Dès le départ, elle donne le ton, et ça risque de ne pas finir. Et là un sourire de plaisir commence à se dessiner sous le casque.
Un premier dos d'âne (juste à la sortie de Triumph) permet de se confronter au suspensions.
De ce coté, pas de soucis. Mais roulant en svs et n'ayant essayé que des sportive les 2 dernières semaines, ce point n'est pas objectif.
Premier rond point, en première, la street est un peu brusque lorsqu'on commence à tourner la poignée. Le premier mm de la poignée, c'est du on / off.
La position en vrage ne met pas à l'aise tout de suite, mais les prochains virages seront une invitation à se laisser aller.
De file en aiguille, à peine sortie d'un virage ou rond point, on cherche tout de suite quelle route sera la meilleure pour se faire plaisir.
La Street donne l'impression de se diriger d'elle même vers les virages... Vraiment pousse au crime cette Street Triple.
Je retrouve un peu les sensation du bicylindre de mon svs carbu. Mais avec bien plus d'allonge. Quand on dit que le 3 pattes c'est les sensations du bi avec l'allonge du 4 pattes, avec la street, c'est réflexion prend tout son sens. Les possesseur de bi se verront penser ça naturellement pendant l'essai.
Une grande courbe m'a permis de néanmoins me faire une belle frayeur.
A une bonne vitesse et en 3ème dans les tours, la moindre remise des gaz un peu forte déleste l'avant. Et ce dernier tend à commencer à guidonner plus ou moins sérieusement. Pas rassurant du tout ce type de guidonnage mais je met ça sur le fait que je ne suis pas habitué à la position roadster.
Cependant, un amortisseur de direction peut éviter ce type de problème si c'est vraiment un défaut (ce que je doute).
ça fait 15 minutes que je roule et... après avoir pris n'importe quelle route, je crois bien que je suis perdu...
On s'arrête donc pour allumer le GPS (bien m'en a pris de le prendre avec moi) et faire une petite vidéo / photo de la bête. On branche le casque, on rentre la localisation de Triumph, on ferme le blouson, on redémarre (ah bordel le son du 3 pattes Triumph !!!) et gaz, plus que 4 minutes d'essai !!!
Le GPS n'est pas très audible, mais les infos arrivent au cerveau. Et puis pour rien je ne lacherais la poignée des gaz qui semble directement branchée sur le cerveau, créant un court circuit.
En mode sport, la Street est légère. On arrive facilement à l'amener dans les virages. Dans les ronds points à bonne visibilité, le droite / gauche / droite passe très bien.
Pour déhancher, là où avec les sportives les fesses passaient d'un coté à l'autre très facilement, là il va d'abord me falloir m'habituer à la position du guidon roadster.
L'arrivée d'un rond point un peu rapidement (non, c'est le rond point qui roulait trop vite, pas moi
), l'occasion de vérifier l'efficacité des freins.
Pour le frein avant, c'est un peu la mauvaise surprise par rapport à la Daytona. La Daytona avait énromément de mordant (idéal sur le sec, dangereux sous la pluie). Là, ça freine mais sans plus.
On sent le potentiel, mais le feeling n'est pas le même. ça freine quand même beaucoup mieux qu'une FZ6 S2, une Z 750 ou ma SV, mais c'est loin des sportives.
Le frein arrière quand à lui freine bien, pas de soucis.
ça freine bien même quand une camionette à l'intérieur du rond point décide de prendre la sortie au dernier moment sans clignotant (faillit ma la prendre cette c****).
Le frein moteur quand à lui est plus présent que sur les 4 pattes. Bien moins que ma SV, mais c'est rassurant sous la pluie vu la nervosité de la Street. Point trop n'en faut.
Quelques voitures commencent à pointer leurs nez, on redescant à des vitesses plus convenables. Là, la Street sait se faire douce.
Pied à terre derrière les caisseux, j'ai aimé pouvoir démarrer en seconde, beaucoup plus douce et facile à utiliser que la première. Et puis l'idée de me taper un wheel en pleine circulation ne m'a pas enchanté.
J'ai donc été agréablement surpris de pouvoir redémarrer en 2nde sans accoup. Aussi douce que rebelle, la Street sait adopter 2 casquettes et jouer les faux culs quand vient le moment de rouler droit.
On retrouve la route du concessionaire plus calmement. Calmement mais surement, la Street file droit. la position est idéal pour se faufiler dans la circulation ou tout simplement suivre la mémé en fiat 500. Il faut néanmoins penser impérativement à rebrancher le cerveau.
Je n'ai pas eu le temps de régler les rétros convenablement, la visibilité est bonne, on voit un peu les coudes, mais ils ne dépassent pas de trop. Idéal dans les bouchons.
A allure réduite, les échappement chauffent bien moins que sur la Daytona. Très bon point. On sent néanmoins la chaleur... En été, il faudra faire quelque chose. En hiver, c'est un super avantage.
Arrivé au concess, on se éteint le moteur... et puis non, c'est la fête de la musique non ?
Le sourire qui avait comment à pointer juste au début de l'essai est toujours là même quand on enlève le casque.
On se gare doucement. Le poids ne se ressent pas du tout. Dans les manoeuvres, pas de soucis pour les petits bras (au contraire de moi et mes 15 ans de muscu... hum hum). Beaucoup désapprouvent le faible rayon de braquage... Tout dépend de quelle moto vous venez. Moi j'ai trouvé la Street plus efficace que ma SVS
Un dernier coup d'oeil sous la selle... euh... ouais euh... idéal pour ranger... hum... un paquet de mouchoir ? Hum non, ça passerait pas... une paire de lunettes ? non plus... Ah j'ai trouvé : le cerveau qui ne sert plus la plupart du temps réussira certainement à ce loger dans cette espace ridicule...
J'aperçois du coin de l'oeil ma SVS... Et ce qui saute au yeux, c'est que ma sv a son propre design, elle ne ressemble à aucune autre. La Street a un design beaucoup plus passe partout, et ne se démarque pas assez de la masse des roadster... Bien dommage.
Vidéo du compteurVidéo du son de la Street A retenir+ : le son du 3 pattes
+ : ce moteur, mais bordel ce moteur !!!
+ : la position de conduite
+ : le plaisir de se faire plaisir sans jouer les pilote de moto GP
+ : l'efficacité des freins sur le mouillé
+ : l'échappement permet de garder les fesses au chaud en hiver
+ : le saut de vent est petit mais profite efficacement des turbulences
+ : le confort (ben quoi, je viens d'une svs carbu et n'ai essayé dernièrement que des sportives)
- : l'attente de 3 mois
- : Risque de devenir une moto au look banal tant les ventes sont énormes
- : même pas la place de mettre un bloc disque sous la selle
- : pas de clef codée (oligation d'y installer une alarme)
- : les freins manquent de mordants et nettement en retrait sur le sec par rapport à la Daytona
- : la chaleur des échappements en été à allure réduite
- : les accoups en première lors de la remise des gaz
- : ce guidonnage dans une grande courbe à vitesse élevé
- : l'absence de rangement (mais ils pensent à quoi certains ingénieurs sérieux ?)
- : le look pas assez marqué. Je préfére encore le look de mon sv carbu
Verdict :Outre l'approche de la perfection de la Street, cette dernière risque de souffrir de ne pas avoir su se démarquer physiquement (ressemble à la speed) et surtout risque de devenir un look trop souvent croisé. Et donc banal.
Elle est le total opposé d'une sportive :
Des sensations toujours présentes, du caractère mais un look beaucoup plus passe partout et qui ne se démarque pas de la masse.
Globalement, le moteur fait l'hunanimité. Elle est démoniaque de sensation. Dommage que l'aspect pratique (surtout le coffre sous la selle) soit franchement délaissé.
La Street reste une excellente moto dans son ensemble et mérite les éloges reçues dans les différents magazines et revues moto.
Mon chèque est pour le moment à l'ordre de Triumph.
Cependant, le coté sur-médiatisation , le coté tout le monde va avoir une street et les 3 mois d'attente me font reculer d'un pas et m'interroger.
Je souhaite néanmoins pousser les essais et la porte d'autres concessionnaires avant de m'engager sur la Street. Une bonne moto... mais peut être trop justement ?
La Street reste la meilleure moto pour ce que je recherche. Elle dépasse et de loin toutes les motos que j'ai pu essayé dernièrement. Rien à redire de ce coté.